Face aux conséquences, aux contraintes et aux changements de pratiques que le retour du loup implique dans les exploitations agricoles, le Parc mène, grâce au soutien de la Région Nouvelle Aquitaine, en appui aux travaux de l’Etat, des actions qui visent à soutenir les éleveurs, en particulier dans leurs démarches de protection des troupeaux.
Les objectifs sont d’une part : la réduction des prédations, des risques psycho-sociaux et des conflits entre les acteurs.
D’autre part : le maintien et le développement d’un élevage extensif à taille humaine et favorable à la biodiversité.
Les moyens mobilisés sont la connaissance, la concertation territoriale, la cohésion sociale, l’information et la formation.
L’élevage extensif, ou élevage à l’herbe, est un élément clé du territoire : en maintenant certains milieux ouverts, cette pratique contribue à son développement et à la préservation d’une biodiversité spécifique. En effet, les espaces pâturés (pairies, landes, tourbières, parcours, vergers voire sous-bois) alternent, dans une mosaïque paysagère, avec des zones boisées, enfrichées ou bocagères, faisant du territoire une zone à préserver abritant de nombreuses espèces de faune et flore sauvages.
Aussi, le Parc soutient le passage en cercle 1 des communes éligibles, ce qui y permettrait, pour les exploitations ovines et caprines :
- D’ouvrir le financement à l’embauche de bergers/aide-bergers et d’un forfait éleveur- berger
(forfait par jour de pâturage pour compenser le surplus de travail lié à la mise en protection des
troupeaux) ; - Et d’augmenter les plafonds de financement pour les clôtures électrifiées et les chiens de
protection.
A noter qu’en cercle 1, les élevages doivent disposer d’au moins deux mesures de protection (ou mesures jugées équivalentes) pour être considérés comme protégés, ce qui est déjà le cas pour les éleveurs qui ont mis en place un chien de protection et/ou des clôtures électriques et vont visiter leur troupeau quotidiennement.
Les actions mises en oeuvre par le PNR ML
Des accompagnements sont proposés aux éleveurs et à d’autres publics (chasseurs, forestiers, usagers de la nature, professionnels du tourisme, ou simplement habitants volontaires), sur les
sujets suivants :
A noter qu’en cercle 1, les élevages doivent disposer d’au moins deux mesures de protection (ou mesures jugées équivalentes) pour être considérés comme protégés, ce qui est déjà le cas pour les éleveurs qui ont mis en place un chien de protection et/ou des clôtures électriques et vont visiter leur troupeau quotidiennement.
Les actions mises en oeuvre par le PNR ML
Des accompagnements sont proposés aux éleveurs et à d’autres publics (chasseurs, forestiers, usagers de la nature, professionnels du tourisme, ou simplement habitants volontaires), sur les sujets suivants :
- Information, sensibilisation et formation, notamment autour de la protection des troupeaux, du
chien de protection ou du suivi de l’espèce, - Mise en place d’un réseau de bénévoles pour l’aide à la protection et/ou le suivi du loup,
- Identification des facteurs de risque de prédation, mise en lien avec les structures
accompagnant les éleveurs sur cette thématique (Etat, professionnels agricoles, filière chien de
protection de l’Institut de l’élevage, associations d’éleveurs, éthologues canins) et avec d’autres
territoires pour un partage d’expérience, - Expérimentations, prêt de matériels aux éleveurs,
- Suivi du loup, pour appuyer les actions de réduction de la vulnérabilité des troupeaux.
Ces mesures ont pour objectif de réduire la charge de travail qui pèse sur les éleveurs et les conflits d’usage.
Les troupeaux domestiques ovins représentent une ressource alimentaire facile pour de jeunes loups en dispersion, qui peuvent provoquer des pertes importantes au travers d’un « surplus killing ». Il s’agit d’un comportement naturel de tout prédateur qui reste en action de prédation tant que le mouvement de ses proies persiste. Il tue alors plus qu’il n’est nécessaire pour se nourrir, ce qui pourrait être le cas de l’attaque sur le GAEC SEIB dernièrement à Meymac.
Ce comportement a tendance à diminuer au fil du temps et avec le déploiement de mesures de protection, les loups privilégiant des actions avec une balance positive entre le bénéfice et le coût énergétique.
Aucun dispositif n’est efficace à 100% mais l’objectif est d’augmenter suffisamment le risque de prédater les troupeaux domestiques, pour que le prédateur s’en détourne, dans une forme d’apprentissage. Celui-ci peut être complété par des mesures d’effarouchement (visuel, odorant, sonore, phéromones), qui associent des signaux clairs douloureux ou dérangeants (électricité, effarouchement non létal, …).
En somme, ce sujet éminemment important pour l’élevage corrézien et Limousin, ne doit pas être l’objet de postures simplistes, et de polémiques contre-productives, qui ne font que retarder les décisions urgentes et nécessaires.
À cet égard je salue la décision du Préfet de la Corrèze, que j’appelais de mes voeux depuis longtemps, de classer les communes concernées par les prédations récentes en cercle 1. C’est une avancée majeure au service des éleveurs et de leurs troupeaux.
Ph. BRUGERE