Valorisation des produits 

En 2020, le Parc a mené une étude pour déterminer les besoins du territoire de manière à définir sa stratégie en terme de missions agricoles. Il s’est avéré que la « fin de filière » nécessitait un accompagnement. Ce terme désigne l’ensemble des actions, depuis la transformation des produits issus de la ferme, jusqu’à la vente, qu’elle soit directe ou via des intermédiaires locaux (boucheries, épiceries, magasin de producteur, etc.).

Photo conception agricole

Millevaches : des produits identitaires à mettre en valeur !

Le Parc naturel régional de Millevaches est plutôt herbager. En effet, 83% des espaces agricoles sont des prairies dites permanentes, c’est-à-dire dédiée au pâturage ou à la récolte de fourrage. Ce chiffre donne un ordre d’idée du paysage, mais aussi des productions majoritaires : la viande bovine et la viande ovine. Le territoire compte trois Indications Géographiques Protégées (IGP) pour les races limousines en porcs, ovins et bovins.

Le pastoralisme, en plein essor, participe au renouveau de pratiques emblématiques, et porteuses de produits identitaires permettant de « gouter le territoire ». Ce qui fait l’essence du paysage : les prairies, les landes, les tourbières, les sous-bois, se retrouvent souvent dans l’assiette ; via la valeur gustative des viandes issues de ces milieux, mais aussi des productions issues, comme les tisanes de callune, le miel de bourdaine, la confiture de myrtille.

L’élevage a beau être majoritaire, le territoire se diversifie de plus en plus, notamment via les produits de la ruche, la production de céréales et graines à vocation de consommation directe (sarrasin, lin, chanvre), de panification (paysans-boulanger), de production fruitière notamment myrtille, de fromage de brebis, ou encore plus à la marge de maraichage et plantes aromatiques.

Les circuits de proximité en chiffre

  • 11% des producteurs du territoire en vente directe (170 exploitations)
  • 3 cahiers des charges produits marque Valeurs Parc
  • 9 producteurs bénéficiaires de la marque

Les actions de ce programme

Accompagner les initiatives collectives de transformation et de vente locale

Comme toutes les campagnes françaises, le territoire du Parc a vu disparaitre progressivement ses outils d’abattage et de découpe des viandes au fil des années. Aucun abattoir n’exerce aujourd’hui sur le PNR. Les éleveurs doivent se déplacer à Ussel, Limoges, ou plus loin encore pour faire accomplir cette étape indispensable.

Le développement, et la pérennisation, de circuits courts étant conditionné par l’existence d’outils de proximité, il apparait nécessaire que le Parc appuie et soutienne les initiatives locales.

Valoriser les produits identitaires du territoire

Le Parc aide les producteurs à mettre en avant leurs produits, et surtout les méthodes de production. C’est ainsi que depuis 2009, il a déployé la Marque Valeurs Parc. Cette marque met en avant les piliers du développement durable, et des valeurs portées par l’ensemble des PNR, à savoir :

  • la préservation et la valorisation des milieux, des paysages et de la biodiversité
  • le développement économique maitrisé par l’Homme et pour l’Homme
  • la valorisation des ressources propres au territoire

Les premiers cahiers des charges concernaient les produits de la ruche et les fruits. Depuis, le cahier des charges fruits s’est agrémenté des légumes, plantes médicinales et fleurs.
En 2022, un cahier des charges viande ovine et bovine issue des espaces naturels a vu le jour. L’objectif est de mettre en avant cet élevage extensif à l’herbe, emblématique du cœur de Plateau et de ses zones d’estives notamment, permettant d’entretenir les milieux et le paysage.

Aider à faire émerger une filière laine plus structurée

Travail de la laine © Alice Roy

La laine, considérée ces dernières décennies comme « sous-produit agricole » tente de redorer aujourd’hui son blason.
La tonte est nécessaire au bien-être de l’animal, puisque la laine pousse sans discontinuer. Cependant, la valeur de la laine a décliné, la vente ne rémunère généralement plus à la hauteur du coût de la tonte. Les collecteurs arrêtent petit à petit de venir chercher la laine, et la matière s’accumule chez les éleveurs.

Si on considère que chaque mouton produit 1kg de laine par an, le territoire comptant environ 45 000 têtes, les éleveurs récoltent donc 45 tonnes de matière brute par an. Matière pouvant être transformée de diverses manières :

  • à vocation textile : fil, nappe cardée, feutre, tricot…
  • à vocation de matériel de construction : en plaques d’isolant
  • à vocation d’engrais, ou répulsif en agriculture et sylviculture : paillage en rouleau ou en vrac, répulsif à cervidés sur les jeunes plants, compostée…

La filière française, bien que réduite, est toujours présente. Une adaptation est néanmoins nécessaire pour développer sur de plus gros volumes, et surtout développer les débouchés et les produits finis. Des initiatives se créent, en France, en Région, et sur le territoire, pour mettre en valeur la laine locale.

  • Au national : c’est le projet TRICOLOR, qui propose des laines de différentes races françaises à des entreprises textiles souhaitant améliorer leur approvisionnement « made in France ».
  • En régional : plusieurs collectifs de professionnels se sont constitués, le PNR de Lorraine sur le sujet de l’isolation (Défi Laine), programme LEADER dans les PréAlpes d’Azur, réflexion à l’échelle du Massif-Central, cluster Résolaine en Nouvelle-Aquitaine.
  • En local : de la transformation de laine via des entreprises artisanales individuelles (feutrières, lissières, tapissières…), des entreprises plus importantes (filatures, tricot), des éleveurs-transformateurs. Nous trouvons aussi sur le territoire l’association Lainamac, acteur de la formation sur les métiers de la laine, et structurant la filière à l’échelle locale, régionale et nationale. Le pôle textile Aubusson-Felletin est aussi lieu de nombreuses manifestations telles que les journées de la laine, et les journées du feutre, mais aussi d’indication géographique pour la tapisserie, connue mondialement.

Susciter l’intérêt des consommateurs

En 2024, le PNR s’associe avec le centre de formation d’apprentis (CFA) des 4 vents à Tulle, et l’Association pour le pastoralisme de la montagne Limousine (APML) pour mettre en place un concours de recette à destination des étudiants apprentis en Bac Pro boucherie. L’objectif : que les élèves proposent des recettes rapides à réaliser, innovantes pour déguster les « bas morceaux » de l’agneau. Le collier et la poitrine sont souvent des morceaux peu achetés par les consommateurs, donc moins valorisables économiquement pour les boucheries et les éleveurs. D’autant plus que la conformation de notre race ovine locale, la Limousine, impose des pièces assez grosses. Ce concours devrait permettre de trouver de nouvelles idées pour faire apprécier l’agneau, notamment auprès de la jeune génération.

 

Conception de recettes au CFA de Tulle © PNRML
Conception de recettes au CFA de Tulle © PNRML

 

 

 

 

 

 

 

 

En parallèle, les chargés de missions valorisent régulièrement les produits locaux lors des événements, réunions, animations. Il n’est pas impossible de trouver à déguster de la terrine d’agneau pastoral accompagné du cidre de la cidrerie des Monédières lors du cycle de conférence Parc par exemple ! Les produits porteurs de la marque Valeurs Parc se retrouvent également à la boutique de la Maison du Parc.

Les mesures de la charte

Mesure 20 - Relocaliser la transformation, la distribution et la consommation des produits agricoles
Mesure 21 - Développer et promouvoir une agriculture alliant viabilité économique et respect de l’environnement

Contact

Elodie Haaz

Chargée de mission Agriculture et Valeurs Parc
Email : e.haaz@pnr-millevaches.fr
tel : 06 31 85 12 05

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