Situation sur le Parc

Les actions du Parc de Millevaches en Limousin

En 2021, la Région Nouvelle-Aquitaine a mandaté le PNR de Millevaches pour mettre en place les bases d’une cohésion entre les acteurs du territoire et créer une logique d’intervention efficace et adaptée localement. Pour cela, une chargée de mission a été recrutée et déploie les missions suivantes :
• Créer et coordonner un groupe d’acteurs pour une mutualisation des connaissances, compétences et actions, et donc pour mieux anticiper et réduire les risques de prédation ;
• Informer les éleveurs des dispositifs mis en place par l’Etat (constat, indemnisation, protection, tirs) ;
• Accompagner les éleveurs, notamment pour la mise en place de mesures de protection ;
• Réfléchir ces mesures à des échelles plus grandes (territoire du loup), en identifier de nouvelles, plus adaptées localement, pour optimiser leur efficacité et expérimenter ;
• Trouver des solutions pour réduire les coûts de protection, par exemple par la mutualisation des dispositifs ou la mise en place d’un réseau de bénévoles pour aider les éleveurs ;
• Améliorer le recueil d’indices de présence du loup ;
• Limiter les conflits d’usage liés à la mise en place de moyens de protection.

Coordination d’un groupe d’entente

L’un des freins à la mise en place d’actions et à la communication d’informations sur le loup est le manque de coopération entre les différents acteurs, de partage de compétences. Pour cela, le parc développe un réseau qui vise à réunir toutes les structures concernées par le retour du loup : des éleveurs aux forestiers, en passant par les chasseurs, les associations de protection de la nature, les élus et les organismes de tourisme.
Ce travail a pour but de mettre en œuvre des actions concrètes et communes de protection des troupeaux, d’information sur les chiens de protection, les indices de présence, de multi-usage ou encore de sensibilisation. Aujourd’hui, le groupe compte une vingtaine de membre ainsi qu’une dizaine de collaborateurs ponctuels. De nouvelles structures, notamment communales ou inter-communales, commencent à s’investir sur certains sujets.

Information et accompagnement des éleveurs

Les éleveurs sont les principaux acteurs socio-économiques concernés par la présence du loup et ils souffrent souvent d’un manque de renseignements sur la question ainsi que sur les options mises à leur disposition pour faire face aux prédations sur leurs troupeaux, dans un contexte de grande tension morale.
Pour cela, le PNR de Millevaches intervient en complément des services des Préfectures, d’abord par la diffusion d’informations techniques sur les protocoles et dispositifs, ensuite par l’aide à la construction de dossiers administratifs, à la réflexion sur les mesures de protection ou encore à leur mise en place. Finalement, le PNR participe à l’installation ou l’entretien des clôtures, à la réalisation de diagnostics simplifiés de vulnérabilité, ou encore informe les éleveurs des indices de présence identifiés à proximité pour mieux cibler les outils de protection.
En mai 2022, la chargée de mission grands prédateurs a ainsi accompagné 5 éleveurs corréziens pour le remplissage de leurs demandes de financement pour des moyens de protection. Elle a répondu aux interrogations de ces mêmes éleveurs en 2023, le dossier ayant légèrement changé. Un guide a également été élaboré pour permettre aux éleveurs de connaître leurs droits en matière de financement de protection et remplir leur dossier en conséquence. Un accompagnement plus poussé sur les chiens de protection, en lien avec le relais local de l’Institut de l’élevage, l’Association corrézienne pour les utilisateurs de chiens de troupeaux et une éthologue canin spécialisée sur les chiens de protection, est en train de se mettre en place.

Mesures de protection

La protection des troupeaux repose généralement exclusivement sur les éleveurs, que ce soit financièrement ou techniquement.
Des structures locales contribuent déjà à faciliter la mise en place de certaines d’entre elles, à réaliser des diagnostics ou à mobiliser de la main d’œuvre pour leur installation (ACUCT, APML, GMHL, relais IDELE…). Ces actions seront soutenues et développées par les partenaires du groupe d’entente.
Des expérimentations permettant de rationaliser les coûts par une protection plus globale mais adaptée (échelle d’un secteur de pâture plutôt que des exploitations) sont également en cours de réflexion au sein de ce groupe.
Le Parc envisage aussi de se rapprocher des banques pour mettre en place des prêts à taux 0 pour les éleveurs qui souhaiteraient investir dans des dispositifs de protection mais doivent aujourd’hui en avancer tous les frais avant d’être remboursés (totalement ou partiellement selon les mesures) environ 1 an après.
Le Parc a également acquis des kits d’urgence, constitués de filets électriques mobiles (avec le matériel d’électrification nécessaire) et d’effaroucheurs par ultrasons. Ceux-ci peuvent être mis à la disposition des éleveurs sur demande.
Finalement, des bénévoles sont formés pour prêter main forte aux éleveurs lors de l’installation des clôtures électriques, et peuvent être mobilisés dans le cadre de chantiers participatifs, ainsi que le grand public. Ils peuvent également signaler des anomalies sur les parcs de pâturage, pour permettre une réaction rapide des exploitants.

Suivi du loup

Le suivi du loup est la base de toutes les mesures déployées par l’État en soutien aux éleveurs : cela permet l’évaluation de la population nationale et locale, une meilleure connaissance des individus et de leurs comportements, et ainsi une meilleure prise en compte des risques de prédation et des méthodes pour les réduire. Il est donc important que le maximum d’informations fiables remonte auprès de l’OFB.
Le Parc a ainsi choisi de s’impliquer sur cette question et est identifié comme l’intermédiaire entre le terrain et l’OFB sur son territoire. Dans ce cadre, 40 pièges photographiques (caméras) ont été acquis et disposés sur le terrain, des prospections sont réalisées à la recherche d’indices de présence, notamment génétiques, de façon ciblée ou opportuniste.
A cette date, le Parc a transmis à l’OFB :2 observations visuelles (dont 16 retenues, 3 non retenues et 3 en expertise), 5 pistes (dont 2 retenues, 2 exclues et 1 en expertise), 26 fèces, 2 urines et 38 poils (37 en cours d’analyse génétique, 29 exclus).

Réseau de bénévoles

En mai et juin 2022, 3 chantiers d’électrification ou d’entretien de clôtures ont été réalisés par plusieurs partenaires du groupe d’entente : le Conservatoire des espaces naturels, l’association pour le pastoralisme en montagne limousine, le Groupe mammalogique et herpétologique du Limousin et le Parc de Millevaches. Ces structures ont reproduit cette démarche pour 2 chantiers en 2023.
Depuis 2022, 4 sessions de formation de bénévoles ont eu lieu, ainsi qu’une formation à l’utilisation d’une application de signalement d’indices de présence pour le grand public.
Les bénévoles ont été mobilisés en 2022 pour de la surveillance nocturne pendant la saison estivale. Ce dispositif est encore peu utilisé, car les éleveurs craignent notamment d’être embêtés en cas d’accidents, ou de se confronter à des personnes qui connaissent peu leur métier. Un travail doit être mené sur la coordination de ce groupe et la mise en lien avec les éleveurs.

Information, communication

Les éleveurs ne sont pas les seuls à devoir être informés des indices de présence et dispositifs légaux autour du loup. La présence de cette espèce influe sur d’autres activités. Si la plupart des acteurs professionnels sont impliqués via le groupe d’entente ou les services de l’État, les habitants et, plus largement le grand public, méconnaissent parfois le sujet. Il est donc important de leur apporter des données sur la biologie de l’espèce, l’importance de l’élevage extensif dans nos régions, les difficultés vécues par les éleveurs, les conséquences de la mise en place de dispositifs de protection.
Ce public peut également être mobilisé pour la transmission d’indices, la participation à des chantiers collectifs d’électrification de parcs de pâturage ou à des surveillances et effarouchement nocturnes.
C’est dans ce cadre que cet article sur le loup est publié et que des démarches auprès des structures de loisirs et de tourisme sont engagées. Une plaquette sur les indices de présence est également diffusée aux grand public : à télécharger
En 2023, des agents de Haute-Corrèze Communauté (HCC), du Pays d’Art et d’Histoire et de l’Office de tourisme de Haute-Corrèze ont été formés sur la question des chiens de protection, par le Parc, le relais local de l’IDELE et une éthologue canin. Une information est désormais disponible sur Rand Millevaches, concernant les comportement à adopter en présence de ces chiens, souvent perçus comme agressifs alors qu’ils sont en action de protection et donc de signalement (comme un chien dans son jardin).
Le 25 juillet 2023, une journée organisée par le Conservatoire d’espaces naturels, en lien avec le GAEC Revenons à nos moutons, le Parc et HCC, a rassemblé environ 70 personnes sur la tourbière des Recours pour une rencontre avec le berger, ses chiens et ses brebis, puis une dégustation de produits locaux, un repas de burger au steak de brebis du GAEC et un ciné-débat autour du chien de protection (Rasco et Nous, disponible sur Youtube).

En conséquence, c’est ensemble que nous pourrons mettre en place des actions de soutien au pastoralisme et de protection du loup, pour mieux vivre ensemble et partager l’espace !

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