Généralités sur le loup

Biologie

Les caractéristiques biologiques et comportementales du loup rendent difficiles :
• L’observation de l’espèce, notamment pour les individus en front de colonisation ;
• L’anticipation du déplacement ou de l’installation d’un individu ;
• L’anticipation de la création d’une meute.
Il s’agit d’une espèce adaptable et opportuniste, car elle vit dans tous les milieux (montagnes, forêts, plaines, zones péri-urbanisées…), utilise principalement les routes, pistes, coulées ou ponts pour se déplacer et se nourrit des proies les plus abondantes et/ou les plus faciles à prédater.

Structure sociale

Le loup vit seul ou en meute (NB : à partir de 2 individus).
Une meute est constituée, en Europe Occidentale, de 4 à 6 individus en moyenne :
• le couple dominant, dit « alpha » qui se reproduit,
• les jeunes de l’année en cours (40% d’entre eux ne survivant pas à leur 1ère année),
• et parfois ceux de l’année précédente.

Territoire

Le territoire d’une meute est très vaste (150 à 300 km²) et permet d’assurer une alimentation tout au long de l’année ainsi que de la tranquillité pour optimiser la reproduction et autoriser le repos. Ce territoire est réparti en différents secteurs, plus ou moins utilisés selon les saisons et les années :

• la tanière : fréquentée pour la mise-bas puis le nourrissage des jeunes ;
• les sites de rendez-vous : lieux utilisés pour l’élevage des jeunes et où ceux-ci attendent le reste de la meute parti en chasse ;
• les territoires de chasse : ils varient selon l’occupation par les proies au fil des saisons ;
• les territoires périphériques : lieux de passages entre les différents « hotspots » d’occupation ci-dessus.
Ce territoire est défendu passivement par marquage (urine, excréments, cris, hurlements), voire de façon active en cas d’intrusion d’individus externes : intimidations (grognements, poursuite), conflits (morsures, combats).
Les individus solitaires occupent généralement un territoire plus vaste que celui d’une meute, dont la superficie varie selon les territoires et leur abondance en proies. Ils se déplacent énormément sur cette surface.

Mode de colonisation

Les loups quittent la meute à 2 périodes, on dit qu’ils « dispersent » :
au printemps : face à l’impossibilité de l’accès à la reproduction ;
à l’automne : face à l’arrivée de nouveaux individus en âge de chasser, il y a augmentation de la compétition alimentaire et réorganisation hiérarchique.
La dispersion chez le loup se fait sur de longues distances : un individu peut donc s’installer à plusieurs centaines de kilomètres de son lieu de naissance. Il peut également vagabonder de territoires en territoires pendant plusieurs années, jusqu’à s’installer et/ou rencontrer un partenaire. La présence d’un loup solitaire sur un même territoire pendant plusieurs années n’a rien d’étonnant en front de colonisation, et est même très fréquente.
On peut par exemple citer en Lozère une présence avérée depuis 2012, l’installation au fil du temps de 3 mâles solitaires sur 3 zones différentes et la détection d’une femelle pour la 1ère fois en 2021, sur le Mont-Lozère où vit un mâle depuis plusieurs années.

Reproduction et développement

Aujourd’hui (30/06/2022), seuls les Alpes et le Jura possèdent des meutes avec reproduction. Dans les autres régions, les individus sont solitaires ou non reproducteurs.
Le rut (période d’accouplement) a lieu en février-mars et ne concerne que les individus alphas. Après une gestation de 62 jours, les louveteaux naissent entre mai et juin. D’abord nourris en tanière, les petits sortent au bout de 4 à 6 semaines. Ils ne participent alors pas à la chasse, attendant le retour des adultes sur les sites de rendez-vous. À 5 mois, les « louvards », qui ont acquis leur taille adulte, accompagnent la meute pour chasser.
La reproduction est biologiquement possible à partir de 2 ans, mais peu de loups se reproduisent si jeunes : en effet, n’étant pas dominants de meute, ces individus sont souvent en dispersion.

Régime alimentaire

Le loup consomme tout type de proies (sauvages, domestiques voire mortes ou petits mammifères, insectes, batraciens…), avec une préférence pour celles qui sont plus vulnérables (jeunes/âgés/malades/blessés, moutons, chevreuils…) ou qui ont tendance à s’enfuir plutôt qu’à faire face. Il est capable de jeûner plusieurs jours puis se nourrir d’une grosse proie.

Environ 80% de l’alimentation du loup est constituée d’animaux de faune sauvage. Ce chiffre peut varier dans des territoires où l’abondance de proies sauvages est réduite, et/ou où l’abondance de proies domestiques est importante, ainsi qu’au fil des saisons (qui modifient la disponibilité en proies).
Lors d’une prédation sur une proie de bonne taille, le ou les loups observeront d’abord leurs proies, se cacheront, avant de les attaquer par surprise. Ce comportement diminue lorsqu’un loup s’approvisionne régulièrement au même endroit, notamment en ce qui concerne les troupeaux domestiques, qui ne peuvent changer de territoire.
Un individu seul aura plutôt tendance à s’attaquer à des proies isolées et/ou vulnérables (ex : chevreuils, moutons), tandis qu’une meute pourra s’unir pour chasser une proie plus imposante (ex : cerf, sanglier), bien que certains individus solitaires s’y risquent.

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